San Valentino- environs de Steinbrücken
25/07/17- 45 km
C'est avec un soleil temporaire que nous reprenons la route ce matin. La température ressentie est aux alentours de 5 degrés, cela nous change des grosses chaleurs de notre première quinzaine de voyage. Nous avons donc troqué nos shorts contre le pantalon, les chaussettes, la polaire et la doudoune. les sommets environnants sont de nouveau enneigés.
Nous voulons absolument arriver au village de Curon avant que le temps ne se dégrade afin d'y faire de belles photos de son clocher immergé. Pour cela, nous longeons le lac de Resia.
À la place de ce lac, jusqu'à la moitié du 20 ème siècle, existait le village de Graun. Avant la construction d’un barrage hydraulique en juillet 1950, deux petits lacs se juxtaposaient. Lors de la montée des eaux pour réunir les deux lacs en question, le village de Graun fut entièrement englouti.
Certes, les habitants avaient été prévenus : chacun avait emporté dans un camion le maximum de ses affaires et s’était préparé à évacuer les lieux pour être relogé ailleurs.
Les cloches de l'église furent retirées par la suite et l’on décida alors de la faire exploser mais elle ne s’écroula pas, elle résista ! Datant de 1357, le clocher était âgé de 600 ans à l’époque. C'est le seul édifice encore visible aujourd'hui du village de Graun.
Le lac de Resia est connu également pour ses explorations sous-marines afin de voir les restes du village englouti.
Nous avons pu faire nos photos in extremis avant que le soleil ne se cache derrière les nuages menaçants. Nous reprenons la route en endossant nos capes de pluie et en pédalant avec le vent en pleine face. Ben oui, c'est tellement plus rigolo comme cela ! Avec le vent qui s'engouffre dans nos capes, de dos nous ressemblons plus à des bibendums !
A ce point de l'itinéraire, nous quittons désormais définitivement l'Italie pour rejoindre la vallée suivante en Autriche.
Une fois la frontière passée, les paysages changent. Nous nous trouvons maintenant parmi de belles montagnes verdoyantes qui laissent imaginer de grandes pistes skiables en hiver.
Nous arrivons dans le village de Nauders pour notre pause de midi. Au loin nous pouvons apercevoir des sommets encore bien enneigés dont certains ne sont qu'à 2500 m d'altitude. Nous demandons à l'office de tourisme s'il nous serait possible de passer par le fameux col que nous avions repéré et qui se situe à 2900 m. La réponse est sans appel, la dame nous dit que l'itinéraire est TRÈS raide, donc qu'avec nos vélos chargés cela ne passera sûrement pas et que pour rejoindre la vallée située derrière ce col, le chemin n'est accessible qu'en hiver avec les pistes de ski. Nous voilà donc contraints de contourner le massif montagneux que nous voulions gravir courageusement.
La ville de Nauders semble être une grande station touristique hivernale car ses rues sont bien pourvues en hôtels et magasins de sports. Nous apercevons juste un vieux château qui surplombe la ville. Nous avons également tenté de visiter l'église du village sauf qu'après avoir monté la rue qui menait à celle-ci, nous nous sommes aperçus qu'un enterrement avait lieu ! Nous avons donc juste fait un petit tour dans le cimetière environnant pour admirer la vue sur les montagnes environnantes.
Pour quitter Nauders, à défaut d'une piste cyclable jusqu'au village de Pfunds, nous empruntons l'axe routier principal. Toutes les précautions sont bonnes à prendre. Nous allumons nos lampes et revêtons nos beaux gilets jaunes à l'effigie de l'association de vélo de Niort, VillOvélO. Ce qui fera dire à Vincent :
illOvélO veille sur vous, partout et par tous les temps !
Honnêtement, nous ne faisions pas les malins sur cette portion de route. Le tunnel dans lequel nous somme passés nous a un peu angoissés du fait de la résonance du bruit des voitures.
Heureusement pour nous, nous avons pu récupérer un petit sentier à la sortie du tunnel afin de pouvoir rouler plus sereinement, loin du traffic routier.
Et la surprise en arrivant en bas du petit sentier fut agréable :
Nous débouchons sur le château de Finstermünz dans les gorges de la rivière d'Inn qui se sont formées à l'ère pré-glaciaire.
En raison de son emplacement stratégique, Finstermünz a toujours été d'une grande importance, d'une part comme point de connexion entre la vallée de l'Inn, le Vinschgau et l'Engadin et d'autre part, comme poste frontalier. Les premiers écrits de la date de fortification remontent à 1263. Les Romains ont été les premiers à construire une route militaire à travers les gorges et un pont en bois sur la rivière d'Inn. Le pont d'aujourd'hui avec la tour puissante a été construit au moyen âge. Au 15 ème siècle, Finstermünz a pris une place encore plus stratégique en raison des conflits avec l'Engadin et la petite forteresse a été construite au-dessus du pont.
C'est donc le petit sentier raide et sinueux que nous avons emprunté pour venir jusqu'au château qui servait d'axe principal pour relier les plaines de la rivière Po avec celles du Danube. D'ailleurs, l'itinéraire vélo que nous suivons depuis plusieurs jours maintenant se nomme "la Via Claudia Augusta". Cette voie de communication a été aménagée en 46-47 après JC et traversait les Alpes du nord au sud avec très peu de dénivelé. Elle était de ce fait un axe commercial important.
En traversant ces gorges, nous étions subjugués par la beauté sauvage des lieux. Le courant de l'Inn, la hauteur de la roche nous rappellent que nous ne sommes rien face à ces merveilles naturelles. C'est là tout l'intérêt du voyage : découvrir des lieux surprenants sans forcément s'y attendre. Cela rend notre itinérance encore plus belle.
Sur les coups de 16 h, nous nous arrêtons dans le village de Tschupbach afin d'y prendre un petit goûter. Et oui même adultes, le rituel du 4 h est toujours présent ! Nous voilà donc attablés à commander un chocolat chaud accompagné d'un apfelstrudel.
Quand nous avons vu les assiettes arriver, nous nous sommes dit que les parts étaient généreuses pour un petit encas ! Il n'empêche que tout cela est passé comme une lettre à la poste pour les gourmands que nous sommes.
Il est presque 17 h quand nous reprenons la route. La soirée approche, nous décidons donc de chercher un emplacement de camping sauvage pour la nuit à venir. Nous ne tarderons pas à trouver le lieu aux abords de la piste cyclable. Nous repérons tout d'abord une roulotte en bois, nous nous disons d'office "chouette, un endroit couvert pour dormir !" …. Sauf qu'il y avait deux nids de guêpes à l'intérieur. Afin d'éviter d'éventuelles piqûres, nous avons préféré planter la tente dans l'herbe environnante.
Il est 21h, la nuit tombe, et, pour ne pas changer de ces dernières nuits, il pleut. Depuis que nous avons passé Bolzano c'est la même chose chaque nuit… On comprend mieux pourquoi les Alpes sont si verts !
3 réactions au sujet de « San Valentino- environs de Steinbrücken »
Quelle aventure!
Allezzzz courage pour votre nouvelle nuit sous les gouttes. Tres très belle photo du lac Resia. J adore. Continuez à bien pédaler et à en prendre plein les yeux, le vent dans le dos de préférence.biz
Voilà que je vous retrouve après quelques jours d' »abandon »… eh bien dites donc ! quel périple ! les paysages sont sublimes et les eaux… d’une beauté irréelle ! quant à la photo de la tour dans le lac : complètement surréaliste !…
eh bien, il n’y a plus qu’à vous souhaiter bon courage pour la suite. Nous, l’eau nous tourne autour sans franchement s’arrêter ! du coup, arrosage à l’arrosoir tous les soirs si on veut que le jardin produise un peu ! oui, je sais, c’est pas juste ! mais j’y peux rien… mais je pense bien à vous. bises d’encouragement. Agnès.