01/08/17 – 50 km

Nous croyions passer enfin une nuit paisible, et bien non les suisses habitant aux alentours en ont décidés autrement.. en allumant des pétards à tout bout de champ !

Ce matin, nous parcourons des rues très calmes. En ce chaud mardi matin tout le monde semble encore dormir. Pas de voitures, pas de promeneurs, personne.

L'explication de tout ceci ? Nous l'aurons en arrivant au village de Stein Am Rhein. La place du village est remplie, un homme énonce un discours en allemand, un orchestre attend le top départ pour jouer. Après quelques recherches, nous comprenons que les pétards de cette nuit étaient dus à la fête nationale suisse. Nous en profitons donc pour écouter l'hymne suisse avant de nous lancer dans la visite de cette ville au passé médiéval prometteur.

Nous commençons par la tour du "Chretze". Il s'agit des trois quarts d'une tour ronde du 13 ème siècle, dans laquelle s'emboîte une maison du 16 ème siècle. Cette tour faisait partie intégrante de l'enceinte de la ville. Depuis 1999, elle est devenue une résidence pour artistes.

Nous poursuivons avec la porte dite «du haut». Elle existait déjà en 1363 mais en 1668, elle brûla complètement. En 1723, elle fut rénovée en quasi-totalité. Au 19 ème siècle, elle servait de prison municipale. La tour présente une fresque peinte par un artiste local en 1879 afin de sauvegarder l'édifice.

Nous passons ensuite devant la place des corvées où se situe une maison atypique. Celle-ci présente sur le haut, une avancée à colombages de forme angulaire inhabituelle. C'est d'ici qu'est parti un incendie en 1668 dans lequel 7 maisons disparurent. Celui-ci a été provoqué par… une femme âgée fumant la pipe dans son lit.

Nous poursuivons avec de belles façades de maisons qui donnent un certain cachet à la ville et une originalité que nous n'avons pas l'habitude de voir dans l'ouest de la France.

La maison de la corne noire date du 15 ème siècle. C'est la maison natale de Johann Rudolf Schmid, qui devint baron vers 1629. La peinture de 1914 évoque l'arrivée du baron dans la ville en 1664.

La maison «le soleil» a été mentionnée pour la première fois en 1448. Ce fut d'abord une maison d'habitation puis une auberge en 1512. La peinture «ôtes toi de mon soleil» représente la rencontre d'Alexandre le Grand et Diogène.

La maison «le raisin de Pierre» est très représentative du début du 17 ème siècle. C'était à la fois une maison dont l'intérieur renfermait une richesse de décoration en stuc et une maison marchande, où le rez-de-chaussée abritait une halle de marché. La peinture de la façade date de 1900. Elle fait allusion entre autres à la fortune des anciens propriétaires de la maison.

La maison «la couronne de devant» est une maison d'habitation et une maison marchande du 14 ème siècle. Elle présente une avancée de toit inhabituellement large et une porte de grenier typique à deux battants avec monte-charge. Les peintures quant à elles, datent de 1734.

Sur la place de l'hôtel de ville avaient lieu les marchés hebdomadaires. L'hôtel de ville quant à lui, fut édifié entre 1539 et 1542. Avant d'abriter l'administration municipale, il faisait office de maison de commerce pour la vente du drap et des céréales. Sur les angles de son toit, on peut admirer des gargouilles à tête de dragon.

Le fait d'être arrivés avant l'heure de pointe en ce début de jour férié nous a vraiment permis d'apprécier la ville et d'y déambuler dans le calme. c'est un coup de cœur inattendu de notre voyage.

Nous reprenons la route sur les coups de midi. Nous passons à travers des petits chemins de plaines avec toujours des pistes cyclables très bien balisées !

Pour la pause déjeuner, nous nous posons au bord du Rhin où nous resterons jusqu'en milieu d'après-midi. Vincent en profite pour se rafraîchir un peu vu la chaleur qu'il fait aujourd'hui. Moi je me tremperai juste les pieds car l'eau est bien froide !

Nous reprenons la route en longeant le Rhin. Sur la rive gauche, on aperçoit un joli village suisse avec un pont de bois pour traverser le fleuve. Ce dernier matérialise la frontière entre l'Allemagne et la Suisse.

À partir de cet endroit, la frontière entre les deux pays n'est plus très claire, ce n'est pas le Rhin qui sert de délimite. Nous passons de l'Allemagne à la Suisse sans même nous en rendre compte et ce n'est pas fini. Cela nous pose souci en fin d'après-midi car nous voulons éviter de faire nos courses en Suisse où le coût de la vie est plus cher et tout est de toute façon fermé. Comme à notre habitude, la fin de cette étape se termine par deux méchantes côtes. La première pour arriver aux chutes du Rhin que l'on croyait pouvoir apercevoir une fois en haut mais non ! Le site est très touristique, il fallait payer 5€ chacun pour profiter de la vue. J'ai pu néanmoins prendre quelques photos où l'on devine les chutes.

Ce qui est sûr, c'est que l'endroit est un vrai attrape-touristes. On peut y acheter une crêpe à…7€ ou 3 boules de glaces à… 9€, vive l'arnaque ! Au pied des chutes, une nuée de bateaux promenaient des touristes.

Nous enchaînons donc avec une deuxième côte pour changer de rive et surtout revenir en Allemagne. Lorsque nous arrivons à la frontière, l'orage se met à gronder et la pluie commence à tomber. Comme le village que nous visons n'est qu'à 1 km, nous pédalons sous une petite pluie fine sans nos capes. Une fois arrivés au village, nous voyons une petite épicerie où nous faisons le plein de course pour ce soir et demain.

À la sortie du village, nous avons repéré un petit bois dans lequel nous pensons trouver notre bonheur pour ce soir. Chose dite, chose faite. Et pour couronner le tout, nous trouvons même un abri sous lequel nous installons la tente et les vélos ! Le bonheur se résume parfois à peu de choses et c'est tous ces petits riens qui rendent notre voyage si agréable !