Whildshut – Tiengen / Bâle

Whildshut – Tiengen / Bâle

03/08/17- 78 km

À part quelques petites averses, la nuit s'est passée sans encombres. Nous décidons de plier le camp à 7h afin d'aller prendre notre petit déjeuner sur l'un des bancs de la rue principale du village. Tout est calme, la vie s'éveille doucement, c'est agréable.

Les premiers kilomètres se font sous un petit crachin mais comme il fait lourd, c'est agréable.

En passant sur une digue du Rhin, nous constatons toujours les dégâts de l'orage d'il y a deux jours.

Le fait que nous ayons pris notre temps dans les Alpes, est finalement en notre faveur car initialement nous avions prévu de dormir par ici la nuit de ce gros coup de vent. Nous aurions très bien pu nous retrouver sous ces arbres comme cela est malheureusement arrivé à des jeunes campant non loin du village.

Nous croisons un monsieur qui nous confirme que les dégâts ont bien été occasionnés par le dit orage. Il en profitera même pour nous dire fièrement que le Rhin prend sa source en Suisse !

Nous nous arrêtons visiter le village de Laufenburg (Baden) côté allemand. Il existe aussi un Laufenburg (Argau) côté Suisse. Auparavant les 2 rives ne formaient qu'une seule et même ville. C'est Napoléon, en 1801, qui décida de séparer la ville en deux avecle traité de Lunéville.

Nous voulons commencer notre visite par l'église. En chemin un gentil monsieur nous interpelle, en allemand. Il tente de nous expliquer que l'accès à l'église par la rue que nous empruntons risque d'être compliquée avec nos vélos. Il nous conseille de prendre une autre route. Pour voir si nous avons bien compris ses conseils, nous allons voir ce qui empêche l'accès à vélo. Le monsieur avait raison, devant nous se dressent des escaliers qui montent jusqu'à l'église. Comme le coin est calme, nous laissons nos vélos en bas des escaliers pour monter à l'église.

L'église de l'Esprit Saint fut mentionnée pour la première fois en 1314. Elle vit ses premières rénovations en 1377. Après avoir été détruite en 1883, elle fut reconstruite en 1884 dans un style néo-gothique.

D'ici, nous pouvons admirer la ville côté Suisse.

Nous reprenons notre route et nous arrêtons de nouveau, 10 km plus loin au village de Bad Säckingen. Ce village est connu pour son pont couvert qui traverse le Rhin qui est le plus long d'Europe. Il mesure 200 m de long et date du 13 ème siècle. Aujourd'hui, le milieu du pont marque la frontière entre l'Allemagne et la Suisse.

La ville est également connue grâce au poème «le trompettiste deSäckingen» dont elle fut une source d'inspiration pour le poète Joseph Victor Scheffel.

L'église du Saint Fridolin a été mentionnée en 1360 pour la première fois. Ce n'est qu'au 17 ème et 18 ème siècle que le style baroque fut introduit. Elle doit son nom au premier apôtre de Christian qui a fondé une abbaye dans le village, après qu'il en ait rêvé.

Nous retrouvons de nouveau un intérieur orné de multiples peintures, dans un style déjà vu en Slovénie et en Autriche.

Nous reprenons notre route. Comme il n'est pas loin de midi, nous nous arrêtons au bord du Rhin pour manger. L'endroit est au calme, à l'ombre, idéal pour nous poser un petit temps.

Sur les coups de 13h, nous voyons défiler plusieurs personnes devant nous pour aller se baigner dans le fleuve. Le sud de l'Allemagne n'étant pas doté d'un océan, le Rhin fait office de lieu de baignade durant l'été. De notre côté, nous contentons d'y tremper les pieds.

À la sortie du village, nous croisons un cyclovoyageur bordelais. Nous échangeons avec lui un bon quart d'heure sur nos itinéraires respectifs. Il se trouve que nous allons tous les trois à Bâle ce soir. N'ayant encore pas eu de réponse positive pour nous faire accueillir par des warmshowers, le monsieur nous conseille un camping à Huningue, premier village français après la frontière suisse. Il se trouve que je connaissais déjà ce camping pour y être venue quelques années plus tôt. Je savais donc que c'était une valeur sûre et un endroit sympa au bord du Rhin et de la fameuse passerelle des 3 frontières.

Nous finissons donc par arrêter notre causette pour reprendre la route. Celle-ci se fait plutôt bien, l'itinéraire est quasiment plat désormais.

Aux abords du village de Rheinfelden, nous longeons le Rhin qui se trouve à notre gauche et une zone industrielle à notre droite. Après avoir lu quelques informations sur cet endroit, nous apprendrons qu'une centrale hydroélectrique Suisse de 90 ans a été démantelée ici pour cause d'usure. À sa place, un canal a été aménagé où l'on peut voir désormais le Rhin s'écouler.

Nous admirons quelques mètres plus tard la ville de Rheinfelden sur la rive opposée à la nôtre. Vue d'où nous sommes, elle nous donne envie d'y faire un saut, ce que nous faisons sans toutefois trop nous attarder pour être à Bâle ce soir.

L'arrivée tant attendue à Bâle ne s'est pas faite sans encombres ! Nous arrivons dans une grande ville et comme à chaque fois, difficile de trouver la bonne direction du premier coup. Nous tournons donc un moment avant d'apercevoir enfin LA passerelle des 3 frontières.

Elle porte ce nom tout simplement parce ce qu'elle se situe à la frontière de l'Allemagne, de la France et de la Suisse. Inaugurée en 2007, elle détient le record de la plus longue passerelle pour piétons et cyclistes.

Quand nous arrivons au camping de Huningue, nous avons une petite frayeur en lisant au loin un panneau indiquant en rouge «Complet». On approche et on distingue alors la mention «sauf pour les cyclistes». Ouf ! Nous pouvons enfin nous poser.

Nous retrouvons à l'accueil notre voyageur bordelais avec qui nous papoterons plus tard dans la soirée.

Ça y est nous sommes de retour en France !!!! Vincent en a la chair de poule. Moi je ne réalise pas encore que nous ne dirons plus «Morgen» chaque matin aux piétons ou cyclistes que nous croiserons ni «Danke sehr» quand un gentil passant nous vient en aide.
Je pense que j'en prendrai vraiment conscience durant les 3 semaines qu'il nous reste pour rentrer à Niort.

Cela fait 4 semaines que nous côtoyons d'autres nationalités qui ont une toute autre vision de la place du vélo dans leur pays. Cela fait du bien de voir qu'ailleurs, les cyclistes sont réellement considérés et respectés. La France a un train de retard sur nos voisins européens mais il n'est pas trop tard pour faire évoluer les choses malgré les efforts qui se font déjà. Niort, comme bien d'autres villes de taille moyenne, aurait sans doute beaucoup à gagner à développer une culture du vélo : partout où nous sommes passés, nous avons vu des centres-villes dynamiques, plein de commerces de proximité. Des centres-villes où il fait bon flâner, loin du bruit des moteurs. Même dans des endroits peu touristiques, les centres-villes piétons sont vivant et remplis de monde. Pour ça, les différentes municipalités ont développé un maillage performant d'itinéraires cyclables dans les petites rues, systématiquement à 30 km/h. Ou quand il n'y a pas d'autre solution, sur les grands axes via des bandes ou pistes cyclables simples. Pas de fioritures ou de finitions inutiles qui coûtent cher : un marquage, quelques plots, une séparation en béton et le tour est joué. Simple, efficace, et pas cher !

Nous gardons en mémoire tous les types d'aménagements cyclables que nous avons pu voir et qu'il serait si facile de mettre en œuvre chez nous…


5 réactions au sujet de « Whildshut – Tiengen / Bâle »

  1. Bienvenue en France alors ! Ce que vous avez côtoyé au jour le jour en dehors de nos frontières peut se faire « chez nous aussi », simple volonté politique ! Y a plus qu’à rencontrer Nicolas (Hulot) ou votre député(e ?) pour leur suggérer les exemples européens que vous avez expérimentés… Mais revenons à votre périple :
    Ce magnifique pont en bois (Bad Säckingen) me fait penser à ceux d’Italie qui servaient de galeries marchandes : le ponte Vecchio en Vénitie est celui qui me vient à l’esprit…
    Je confirme que la traversée des grandes villes n’est pas toujours une partie de plaisir ! (en vélo ce n’est pas le top alors imaginez à pied !)…
    La passerelle des trois pays est plus… moderne évidemment, même si elle a un certain cachet, je préfère quand même le « petit pont de bois couvert »…
    Allez, bon retour parmi nous. Les échanges vont être plus faciles et (peut-être) tout aussi dépaysant qui sait ? Laissez-vous surprendre… et perdez-vous un peu, comme à Venise, où s’est le meilleur moyen de voir ce que le touriste lambda ne voit pas… bonne route.

  2. Salut!
    Welcome back! En la fin des Alpes en même temps… Le plat va vous ennuyer maintenant… Je ne sais plus la fin du parcours, est-ce que je vous avais indiqué nos amis qui habitent près de Verdun ? Redites-nous si c’est sur votre chemin
    Bonne route!

    1. Et oui ça
      Y est on a retrouvé les routes plates avec. Certaines longues potions rectilignes .. merci pour la proposition d’hébergement mais on ne passe pas du tout par Verdun. On vise Besançon, Belfort. Pour les prochains jours.

  3. bravo à vous deux j,aime beaucoup vos comptes-rendus à la journée et surtout les belles photos avec quel appareil sont-elles =prises je serais contente de le savoir